L'ami Polo nous a organisé un séjour à Briançon en ce début du mois d'août 2022. Les 2000 muletiers du secteur sont au programme. Un menu copieux nous attend vu les prévisions météo favorables. En pleine période estivale nous avons vu beaucoup de VTT électriques sur les sites les plus courus mais il reste heureusement des endroits plus confidentiels.
Suite au vol de mon appareil photo le crédit photo de cette page est de Fred sauf mention contraire. Merci pour son entraide spontanée !
Le premier circuit est donné pour 48 km dont 24 sur la route et 1800 de D+. Une sortie à priori quelconque mais qui nous réserve bien des surprises.
Nous partons de l'entrée du village de Névache là où s'arrête la route « normale », la suite étant à péage et soumise à des horaires stricts à la montée comme à la descente.
Les 12 premiers km routiers remontent la très jolie vallée de la Clarée jusqu'au dernier parking près des chalets de Laval par un très long faux plat entrecoupé de belles rampes.
Là le bitume cède la place à une piste partiellement cyclable qui dessert le refuge des Drayères. Au delà nous continuons par un sentier où le poussage s'impose.
Nous évoluons désormais en haute montagne au dessus de 2200 m d'altitude où le minéral prédomine.
Près du seuil des Rochilles nous découvrons le lac source de la Clarée qui irrigue la vallée. Il ne reste qu'un pierrier à traverser pour arriver au premier col de la journée.
Un large sentier nous permet de contourner le lac Rond par le nord.
Premier incident du jour : Enrico butte sur une pierre. Bilan de l'opération : patte de dérailleur et dérailleurs tordus. Polo l'organisateur se transforme en Polo mécano.
L'opération rédressage de la patte tourne court avec une cassure franche ce qui était prévisible, la patte étant le fusible de protection du dérailleur. Il ne reste plus qu'à enlever le dérailleur et raccourcir la chaîne pour transformer la monture d'Enrico en mono-pignon. Le tableau est le suivant : un qui travaille, deux qui prennent des photos et le reste de la troupe qui observe tout en se sustentant !
Après le lac Rond nous longeons le lac du Grand Ban. Tous les lacs sont à un niveau très bas en raison d'une année exceptionnellemnt sèche y compris dans les régions montagneuses.
Avant d'atteindre le col des Rochilles nous faisons un détour pour glaner par un court aller retour le col de la Plagnette.
Du col des Rochilles nous dominons le camp militaire éponyme dédié à la Légion Etrangère. Nous trouverons d'ailleurs des restes de balles sur ce terrain d'entrainement. Le magnifique panorama nous permet d'admirer les aiguilles d'Arves.
Nous descendons au delà du camp pour aller jusqu'au col de la Pare avant d'attaquer le premier morceau de bravoure de la sortie : le collet de la Fourche. Un sentier peu marqué mais très pentu sur la fin permet de l'atteindre.
Nous redescendons vers le col des Rochilles en coupant au plus direct. A cette altitude, ce n'est pas la végétation qui nous gène !
Nous poursuivons vers le Col des Cerces par un sentier partiellement cyclable. Enrico chute dans la descente vers le lac des Cerces. Souffrant de quelques contusions, il reste sonné quelques minutes. Ce n'est vraiment pas son jour !
L'ascension du col de la Ponsonnière est longue mais sans difficultés particulières. Au sommet on peut admirer un magnifique point de vue, en particulier vers le sud avec le Grand Lac en premier plan.
Comme il commence à se faire tard nous laissons le collet de la Ponsonnière pour nous diriger vers le col des Béraudes qui doit nous permettre de basculer vers la vallée de la Clarée. Mac Isard, croisé en chemin, nous a prévenus qu'il était difficile. Effectivement, la progression se fait mettre mètre par mètre pour avaler les 250 m de dénivelée en seulement 650 m ! Nous devons en prime franchir une cheminée avec main courante où l'on fait la chaîne pour hisser les vélos suivie d'un dévers.
Le début de la descente n'est guère meilleur avec une autre main courante sécurisant un dévers agrémenté de belles marches. Ce col n'est vraiment réservé qu'aux randonneurs aguérris.
Il nous reste 800 m de dénivelée pour retrouver le bitume via un mauvais sentier. Je finis d'ailleurs la journée avec des béquilles à la place des jambes et mettrai deux ou trois jours pour m'en remettre !
Nous rentrons fort tard sans avoir pu avertir notre hébergeur faute de réseau téléphonique. Nous dînons donc d'une pizza tout à fait quelconque.
C'est les jambes lourdes que nous attaquons le deuxième jour au sud est de Montgenèvre.
Passé le golf, nous commençons le poussage sur les pistes de ski vers le col du Prarial. Nous continuons jusqu'au sommet des pistes à la côte 2550 où nous pouvons admirer en nous retournant le fort des Gondrans. Nous allons chercher en contrebas et en aller retour le collet Vert et le collet Guignard avant de pique-niquer au col de Chenaillet.
Nous attaquons l'après-midi par un petit raidard qui nous permet de basculer vers le col de Gimont atteint après une longue descente pédestre. Les vélos ne nous ont guère été utiles depuis le départ !
Les cols de Saurel Ouest et Saurel Est sont ensuite vite atteints.
Comme nous laissons le col Cervières et ses acolytes pour un autre jour nous pouvons désormais, oh miracle, cycler et rejoindre sans forcer le colle Bercia, le 500è de Bruno !
La descente, toujours agréable, continue et nous amène en aller retour au pied du colletto della Coche situé à quelques mètres de la piste.
Il ne nous reste qu'à remonter au col Boeuf avant de redescendre sur Montgénèvre où la pluie commence à tomber.
Mon frein avant donnant des signes de faiblesse (besoin d'une purge) je ferai le reste du séjour avec le gravel.
Un grand classique est au programme du jour : les crêtes de Sestrière. J'y avais déjà posé les roue en 1986 entre Sestrière et le colle de l'Assietta à vélo de route lors de la randonnée Antibes Thonon organisée par Georges Rossini.
Le parcours est prévu dans le sens anti-horaire. Nous entamons donc la journée par une longue descente routière jusqu'au pittoresque village de Pourrieres aux ruelles étroites d'où nous attaquons la montée du colle delle Finestre.
Nous y sommes doublés par quelques VAE. Au col nous avons repassé la barre des 2000 m que nous ne quitterons plus de la journée.
Après avoir fait demi-tour nous nous engageons sur la piste militaire. Celle-ci est interdite. Nous comprendrons pourquoi près du colle della Vecchia : une partie de la piste s'est effondrée et un gros bloc de rocher fissuré menace de tomber. Nous empruntons le GR qui permet de contourner cet obstacle par un poussage difficile sur 200 ou 300 mètres. Nous cassons la croûte peu après le col en faisant les lézards.
Nous passons le début d'après-midi à monter au col delle Vallette. La montée est longue mais offre des vues époustouflantes de tous côtés.. Il faut en fait atteindre les 2800 m tout près de la cima Ciantiplagna (2849 m) avant de redescendre au col situé à 2550 m.
La suite est plus facile pour gagner le colle Vallon Creux puis le colle Gran Serin où les murs de casernements sont encore debout. Construits dans les années 1880 ils pouvaient accueillir jusqu'à 600 militaires.
Nous arrivons ensuite rapidement au colle dell'Assietta où nous retrouvons la piste principale. Comme c'est jour d'interdiction pour les véhicules ne ne sommes importunés que par quelques motos et de rares 4x4 récalcitrants. La piste a dû bien se dégrader car j'ai du mal à croire l'avoir parcourue en vélo de route sans garder le moindre souvenir de galère !
Près du Colle nous rencontrons une joggeuse française de bon niveau : doublée dans les descentes, elle nous rattrape dans les montées. Chapeau même si nous ne sommes pas avares d'arrêts !
Les cols s'enchaînent : colle di Lauson, colle Blegier, colle Costa Piana, col Bourget...
Après le colle Basset, dernier de la journée, une descente cassante nous ramène à Sestrière. Polo y laisse son câble de dérailleur...
Aujourd'hui nous ne sommes que 4 (Bruno, Fred, Robert et moi) à faire ce circuit. Polo s'occupe de faire réparer sa monture et les autres confrères ayant déjà fait ce parcours sont partis au nord de Montgenèvre.
Le départ se fait de notre hébergement au sud de Briançon. De bon matin la ville est vite traversée mais nous trouvons de la circulation sur la route du Lautaret. C'est avec soulagement que nous quittons cet axe pour attaquer le Granon au Villard. Nous avons désormais moins de circulation mais plus de pente.
La réputation de ce col n'est pas usurpée ; ça monte fort sans moment de récupération. Au fil de l'ascension nous somme repris par des vélos électriques et musculaires. Les véhicules de randonneurs se font aussi plus nombreux.
Nous quittons la route à l'altitude 2100 m pour biffurquer à gauche sur une piste qui va nous amener au col de Buffère.
De retour près de la route nous mettons cap au nord pour attaquer la porte de Cristol. Lors de notre déjeuner nous observons des randonneurs qui marchent en face de nous sur la crête du Grand Aréa.
De la porte de Cristol nous suivons peu ou prou les courbes de niveau pour atteindre le col des Cibières puis le col de l'Oule où il y a foule.
La descente vers le col de Granon se fait au milieu des promeneurs.
Après un bon arrêt au col de Granon nous descendons derrière les baraquements des Chasseurs Alpins pour prendre une piste qui nous mène en aller retour au col de Bartaux.
Revenus au col de Granon nous préférons descendre par la piste militaire qui donne sur la vallée de la Clarée plutôt que par la route du matin. Cette piste, excellente sur les cinq premiers kilomètres est ensuite bien dégradée par endroits.
Arrivés à Val des Prés, Bruno Fred et moi décidons de pousser jusqu'au col de l'Echelle et au Mauvais Pas. De retour à Briançon nous avons dépassé les 90 km et les 2000 m de dénivelée.
Suite au mercato le team Polo s'est renforcé avec l'arrivée de Philippe et Guy ! Le groupe est désormais au complet pour un nouveau départ de Briançon. Nous prenons la direction de Puy St André par une route pentue. Après le hameau de Puy Chalvin la route cède la place à une belle piste utilisée pour desservir le lieu dit Les Combes. Au delà, à nous la tranquillité ! Nous franchissons vite la barre des 2000 m et le poussage va désormais devenir notre moyen de progression jusqu'au col de Prorel.
Après la séance photo, nous remontons sur le vélo un court instant avant de reprendre le poussage sur un sentier propice aux discussions avec les randonneurs. Sans doute attiré par le vide mon GPS s'offre une escapade rebondissant mètre après mètre tel un ballon de rugby. Le fugitif sera vite rattrapé par un marcheur compréhensif et remis à sa place au col de la Ricelle !
Un sentier à flanc permet ensuite de rouler vers les cols de Serre Chevalier et de la Pisse où nous déjeunons.
Nous redescendons par un sentier partiellement cyclable qui nous conduit dans un vallon où se loge le lac des Parias.
De là il est possible de rejoindre la piste par laquelle nous sommes montés et descendre directement Briançon. C'est tentant mais je me fais violence pour accompagner les copains au col de la Trancoulette qui pèse ses 300 m de dénivelée par un sentier escarpé.
Quelques gouttes nous accueillent au sommet. La pluie s'intensifie le temps du regroupement général. La grêle se met de la partie dès le début de la descente. En quelques minutes les sentes à vaches deviennent autant de rus. Un bâtiment est à vue. Il va nous servir d'abri que nous partageons avec génisses et taurillons : tout le monde s'observe sans dire mot !
Dès que l'orage s'éloigne nous reprenons nos montures et avalons la descente par une belle piste qui nous ramène dans la vallée.
Avec Fred nous ne résistons pas à l'envie d'aller taquiner "les Collets" près de L'Argentière la Bessée. Un beau petit col bien caché qui nécessite un bel effort sur le dernier kilomètre.
Nous prenons le départ de Monêtier les Bains encore endormi. Nous attaquons sans échauffement la piste raide qui mène à la Croix de Cibouit. Si nous poussons, nous sommes rattrapés par quelques VTTistes assistés.
Nous nous regroupons à l'arrivée du télésiège qui permet l'été aux promeneurs d'accéder aux pistes du domaine skiable. Nous empruntons toujours de belles pistes jusqu'à proximité du pas de l'Ane que nous atteignons à travers des près.
Nous déjeunons au col de l'Eychauda où le réservoir desservant les canons à neige est quasiment vide.
Le col de la Cucumelle est ensuite facilement atteint.
Celui du Grand Pré se gagne en aller retour par un sentier pentu au départ puis plus accessible.
De retour au col de la Cucumelle nous continuons vers les cols de Fréjus puis de Méa qui nécessite de franchir la Crête de Roche Gauthier.
Notre journée est désormais finie. Il suffit de se laisser glisser près de Serre Chevalier d'où nous remontons la vallée jusqu'au Monestier par une voie verte utilisée par de nombreux touristes.
La sortie du jour est prévue tranquille avant de s'attaquer au Sommeiller le lendemain.
Partis de Cervières, nous commençons par remonter la vallée de la Cerveyrette en direction des Chalps.
Les gendarmes sont déjà en faction, certainement en lien avec les problèmes d'immigration car nous sommes tout près de la frontière avec l'Italie, notre terrain de jeu du jour. Nous quittons d'ailleurs la route en direction de la cabane des douaniers par un chemin qui nous mène au col Cervières. Nous y croisons en chemin un berger en moto accompagné de ses trois chiens.
Nous longeons désormais la frontière par un bon sentier pour passer successivement les cols Bousson, Bourget et de Chabaud.
Nous nous infiltrons ensuite en Italie en direction du col Begino où nous déjeunons. Notre terrasse donne sur le parcours de Montgenèvre parcouru précédemment.
Sur le retour Philippe nous décrypte le magnifique panorama qui s'offre à nous avec la barre des Ecrins et le Pelvoux.
De retour sur l'asphalte Polo tient absolument à nous faire découvrir la fontaine des Chalps, le Manneken-Piss local !
Le lendemain je ne pourrai accompagner mes copains dans l'ascension du Sommeiller. Dommage car c'est une digne conculsion pour ce séjour où les cols à moins de 2000 m ont été ultra-minoritaires ! Je me contenterai pour ma part d'une petite sortie sur le retour avec les cols du Mont Cenis, Petit Mont Cenis et du pas des Vaches.