Séjour en Haut Languedoc

Après deux mois de confinement Polo nous a organisé un stage « déconfinement ». Qu'il va faire bon respirer l'air pur de la montagne en compagnie de Polo, Fred, Robert, Tophe et Mac Isard !

Notre camp de base se situe à Mons la Trivalle, tout près du confluent de l'Orb et du Jaur.

cuistot
Mac Isard assure l'intendance ; important pour le moral de la troupe !

Fraisse sur Agout :

En guise d'apéritif j'ai tracé un petit circuit à partir de Fraisse sur Agout en faisant d'une pierre deux coups puisque ce village est un BPF de l'Hérault, le seul qui me manque pour ce département.

Le parcours de 30 km permet de franchir sans difficulté 16 cols : une belle moyenne au km ! Fred et Robert ont décidé de m'accompagner.

De Fraisse nous montons le col routier de Fontfroide où nous quittons la route pour gagner le col de Montplo par un piste où le poussage est néanmoins nécessaire. Les pistes, réaménagées pour accéder aux éoliennes du secteur, nous valent quelques réflexions car nous ne reconnaissons pas la cartographie sur le terrain. Celles-ci installées sur le crête entre les cols de Montplo, du Plo d'Estuc et de Couyolet font un bruit d'enfer. Est-ce le vent qui souffle fort cet après-midi ? En tout cas, c'est la première fois que j'entends des éoliennes aussi bruyantes.

col de Montplo
Le col de Montplo et son éolienne

Le col de la Ventibuco est en contrebas. La descente paraît impressionnante quand on aperçoit la passe tout en bas mais la remontée se fait bien.

col de la Ventibuco
En contrebas, le col de la Ventibuco

La liaison vers le col de la Pinchinière est plus sauvage avec un chemin qui se referme en sentier.

gué
Fred et Robert passent un petit gué

De ce col nous faisons une boucle qui nous conduit jusqu'au lac de Vezoles via les cols de Belle Viste, de Farrals, de Pissouillos et de Folabric.

lac de Vezoles
Le lac de Vezoles

Nous sommes là à l'extrémité sud du parcours. Il ne reste plus qu'à remonter jusqu'à Fraisse en retrouvant le col de la Pinchinière suivi du col d'Estrépas où nous apercevons les bouts des pales des éoliennes. Un bon point de repère visuel mais aussi sonore aujourd'hui.

La journée est déjà terminée puisque nous rejoignons la route au col de la Bane où il ne reste plus qu'à se laisser glisser jusqu'à Fraisse.

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Graissessac :

Après l'apéro de la veille place aux plats de résistance. Le plat du jour est consistant : 18 cols en 45 km pour 1600 m de dénivelée.

Le terrain de jeu se situe au nord et à l'est de Graissessac, cité minière aujourd'hui endormie. Polo et Christophe nous ont rejoints. Seul Mac Isard vaque de son côté pour traquer les quelques cols du secteur manquants à son tableau de chasse.

Graissessac
Graissessac

Comme souvent lors de ces parcours en quête de cols il n'y a pas d'échauffement. La route qui se transforme vite en piste s'élève vers le col des Padènes. Après une courte descente nous traversons les vestiges d'une mine de charbon.

ancienne mine de charbon
Ancienne mine de charbon

En montant au col de la Pause le vue se dégage sur la Montagne du Marcou et le col routier de Layrac.

col de la Pause
Halte au col de la Pause

Un sentier nous mène ensuite au col Sans Nom. Le col de Trépalou, tout proche, est vite atteint. Christophe nous quitte là, car il a prévu un parcours modifié en fonction des cols déjà franchis.

Pour atteindre le col Bas, nous préférons rallonger par la piste qui contourne le Mont Agut plutôt que de prendre le sentier prévu qui suit les ondulations marquées de la crête. Le col étant situé au dessus de la piste, il faudra tout de même un poussage sévère pour y arriver.

De là nous retournons sur nos pas en directions des cols d'Ernest et de Serviès vite avalés par une belle piste.

col Servies
Polo Robert et Fred au col Servies

Nous descendons ensuite près du village de Serviès pour mieux remonter vers le col de Lissobre par une piste ombragée encadrée de vieux chataigniers. C'est là que nous déjeunons avant d'attaquer le col de la Muraille.

col de la Muraille
En route vers le col de la Muraille

Nous pouvons souffler : les cols du Liourel, de Peyremale, des Vignères, des Clares sont passés sans gros effort.

Nous sortons de la piste pour emprunter un agréable sentier en sous bois où je me prends une belle gamelle, heureusement sans gravité, à cause d'une pierre sur laquelle je culbute. Cette sente qui nous mène gentiment au col des Pins.

Le col des Sourds, que l'on va chercher de là en aller retour se situe 200 m en contrebas. La remontée est rude !

Nous continuons toujours en sous bois jusqu'au col de Lacan où nous tentons une liaison directe non cartographiée vers le col de Pal. Bingo ! Nous trouvons sur le terrain un sentier balisé, certainement par les chasseurs. Il ne nous reste plus qu'à rallier Graissessac en passant par le col routier de Lieus

vallée de l'Orb
La vallée de l'Orb en redescendant du col de Pal
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Mons :

Le deuxième plat est annoncé indigeste : il va tenir ses promesses ! Par indigeste il faut entendre marche à pieds à côté ou sous le vélo. En clair, nous n'utiliserons notre jouet favori qu'en début et toute fin de parcours.

La journée commence par 3 km de voie verte tracée sur l'ancienne voie ferrée. Si vous souhaitez faire ce parcours profitez bien de ces instants bucoliques ! Après un virage à droite c'est le début de la montée, sur le goudron jusqu'au hameau d'Auziale, puis par une piste pentue obligeant à pousser. On ne passe pas de 200 m à 1000 m d 'altitude sans effort !

Plutôt que d'aller directement au col de Montahut nous contournons le mont éponyme ce qui nous permet d'avoir une belle vue sur le col d'Ourliades.

col d'Ourliades
Arrivée au col d'Ourliades

Après le col de Montahut nous sortons de la trace initiale pour aller chercher le col de Coloumbou balisé par l'ami Mac Isard. Un vrai chantier ce col, atteint par un sentier peu marqué au milieu de genets et autre végétation fournie ! Ce rab nous coûte une petite heure.

De retour au col de Montahut nous poussons jusqu'au col voisin de Peyre Azent où nous déjeunons. La descente jusqu'au col de Secadou se fait par un mauvais GR.

four à pain
Le four à pain d'une ferme abandonnée

Au passage nous rendons visite au col de Landres puis au col de Laouzo Negro. Leur cotation en « 4 » (portage) n'est pas usurpée car il faut passer de nombreuses marches. J'y fais une chute sans gravité et me retrouve sur le dos dans les ronces. Impossible de prendre appui pour se relever dans ce roncier. Heureusement Fred et Robert vont me tirer de ce mauvais pas.

pause
Une pause qui fait du bien !

Nous avons un moment de répit jusqu'à Bardou avec même une portion de goudron qui nous permet de glaner les cols de Cazagat et de la Gardiole. Uniquement composé de vieilles maisons en pierres, Bardou est niché au fond d'un cirque. Je ne serai pas étonné qu'il ait été construit par des protestants qui furent omniprésents dans la région.

Nous faisons un aller retour pour cueillir les cols de Grousset et de Candoubre. De retour au village nous faisons le plein d'eau à la fontaine bien cachée. Cela nous permet de visiter le village peuplé entre autres d'oies et de paons.

oies à Bardou
Le Périgord ? Non, Bardou en Haut Languedoc !

Nous ne nous attardons pas car il est déjà 15h passées et il nous reste encore un petite dizaine de km, mais pas du facile selon nos informations.

Les cols de Bardou et du Renard, le pas de Fontanille et le col de Molle ne posent pas de problème particulier mais ça se corse pour atteindre le col de Roujas. La dénivélée n'est que de 100 m mais le sentier est pénible avec de nombreuses marches à franchir.

A partir de là on se croirait en haute montagne. La descente vers le col de Coulaigo se fait précautionneusement sur un sentier en dévers. Le couloir dans lequel nous sommes ne nous permet pas de voir la suite … Ce n'est que près de la passe que l'on voit l'objectif suivant : le col de l'Auge. Nous cheminons désormais très lentement car montées et descentes se succèdent sur un mauvais sentier mal balisé où les obstacles sont légion. Le soleil décline et il fait sombre dans le sous bois où nous évoluons.

sentier
Le sentier n'est pas facile

A force de marcher, j'ai désormais l'impression d'avoir des quilles à la place des jambes. Le groupe avance en silence … Nous passons le col de Peyris et le pas du Cabalet sans trop les apprécier. Ce dernier est marqué par un mine désaffectée dont on se demande comment elle a pu être exploitée tant elle est au milieu de nulle part. En descendant, la végétation moins fournie permet d'admirer de belles vues sur la vallée de l'Orb et le Caroux. Des châtaigneraies en terrasses marquent enfin le signe d'un retour vers la civilisation !

Il est 20h quand nous rejoignons le gîte. Nous avons fait le tour du cadran pour parcourir les 30 km de ce parcours !…

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St Etienne d'Albagnan :

Changement de décor ; l'étape du jour est annoncée plus longue mais plus roulante. Christophe ne roule pas avec nous en début de journée car il a personnalisé le parcours.

St Etienne d'Albagnan
St Etienne d'Albagnan

Nous quittons le goudron dès la sortie de St Etienne pour prendre de belles pistes qui nous mènent successivement aux cols de Séouclès et de la Labre. Le col de Roueyras codifié R1 ne se trouve pas sur la piste : il est à 200 m à vol d'oiseau ascensionnel de 40m ! Nous y retrouvons Christophe qui sort de cette bavante. Pour y accéder, la pente est rude avec un sol qui se dérobe au milieu des châtaigners. Nous trouvons quelques girolles que nous laissons sur place : nous avons d'autres chats à fouetter !

Les cols du Teil, de la Leouze et de la Balme sont enfilés comme des perles car nous sommes sur un plateau desservi par plusieurs pistes.

Nous redescendons et retrouvons le goudron avant de traverser le hameau isolé de Bonnefond le bien nommé où nous faisons le plein d'eau à la fontaine. Nous allons désormais faire de la marche jusqu'au col del Bouis où nous déjeunons au milieu d'une vieille châtaigneraie abandonnée depuis longtemps.

col del Bouis
Le col del Bouis

Nous devions ensuite retrouver une piste pour gagner le col de Ferrières. Bien que cartographiée, elle est hélas occupée depuis longtemps par la végétation, des résineux y ayant même élu domicile. Ne trouvant pas de plan B nous faisons un « droit au but » en se passant les vélos dans les passages les plus délicats. Christophe, en bon éclaireur nous avait averti du chantier qui nous attendait.

galère
Mais où est donc passée la piste ? (photo Fred)

Après ce mauvais passage nous retrouvons une autoroute pour accéder au col des Tridès où Christophe nous attend. Nous atteignons dans la foulée le col de Marso, point haut de la journée, désormais habité par un champ d'éoliennes.

col del Bouis
Le col de Marso (photo Fred)

Comme à Fraisse, leur implantation a modifié les chemins et nous devons donc nous adapter au terrain en modifiant notre itinéraire pour rejoindre le col de Triby en passant au ras d'une carrière en exploitation. Ce col sera-t-il un jour grignoté par les machines ?

Passé le col de Tanarès nous descendons sévèrement pour retrouver le goudron entre Riols et Cassillac. La montée vers le col du Geries est longue mais peu pentue, seuls les derniers hectomètres se faisant sur un bon chemin.

Nous nous arrêtons voir la chapelle Notre Dame de Trédos avant de terminer notre sortie par le col du Poirier d'où il ne reste plus qu'à faire roue libre jusqu'à St Etienne d'Albagnan où nous sommes garés sur le parking de l'ancienne gare transformée en bar restaurant hélas fermé ...

chapelle Notre Dame de Trédos
La chapelle Notre Dame de Trédos

Encore une journée bien remplie avec 50 km au compteur et 14 cols.

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Le Poujol sur Orb :

Aujourd'hui c'est le dessert car c'est déjà le dernier jour d'un séjour où le soleil a toujours été notre allié … Aujourd'hui nous faisons sans Fred qui doit rentrer de bonne heure.

La question du jour est de savoir si nous pourrons atteindre le col des Fleysses mais nous commençons tout d'abord par gravir le col des Aires dont l'accès est défendu par un chien hargneux, heureusement attaché, dans le hameau de Peilhan. Du col nous empruntons un sentier parfois pentu mais bien marqué qui nous mène sur un plateau où nous retrouvons un bon réseau de pistes. Nous voici enfin arrivés à la bifurcation pour le col des Fleysses. Tout commence bien avec un chemin qui se transforme en sentier balisé et débroussaillé par des chasseurs ! Ce col est donc atteint sans trop de difficulté si ce n'est la dénivelée, positive au retour, la passe étant en contrebas. Nous y avons en prime une belle vue sur Hérépian.

col des Fleysses
Les chasseurs ont fait le ménage au col des Fleysses !

Hérépian
Belle vue sur Hérépian depuis le col des Fleysses

Le col de Bois Nègre, tout proche, est vite atteint. Le col de Lègue, peu marqué, se situe sur un sentier désagréable car très pierreux. Nous pique-niquons un peu en contrebas.

Nous ne trouvons âme qui vive au hameau d'Aigues Vives où nous ne trouvons pas de fontaine. Nous cheminons désormais sur une route jusqu'à Caussiniojouls.

Caussiniojouls
Caussiniojouls

Nous y quittons le goudron pour attaquer le col de Fontêtes par une bonne piste mais raide. Contre toute attente, il y a là de la circulation : motos, camion et voiture !

piste du col de Fontêtes
Entrainement pour le Paris Dakar sur la piste du col de Fontêtes ?

De là nous restons à peu près de niveau jusqu'au hameau de La Borie Nouvelle. Nous avons désormais de belles perspectives sur la plaine et la Méditerranée. On peut même deviner le Mont St Clair.

plaine

Un dernier effort pédestre permet de rallier les cols de la Balque et du Gamas. La descente est compliquée jusqu'à la chapelle St Michel où l'on rejoint la route.

Bédarieux
Belle vue sur Bédarieux en descendant du col du Gamas

Hélas, le seul bar du Poujol sur Orb étant fermé, nous nous séparons le gosier sec ...

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