Savournon mai 2021
Ce séjour est encore une organisation de Polo, notre infatigable GO. Prévu de longue date, il s'est finalement déroulé au terme d'un suspense dû au 3ème confinement : nous l'avons débuté le jour où nous étions enfin libres de nous déplacer ! Au vu des échanges pré-séjour tout le monde a hâte de se retrouver sur le terrain.
Sovournon est un petit village situé près de Serres dans les Hautes Alpes.
J'ai pour ma part coupé le trajet pour me rendre à Savournon par un circuit de 70 km pour valider les BPF de Grignan et de Vaison la Romaine avec en prime le col de Viarès. Pendant ce temps une partie du groupe pédalait du côté de Rosans sur un circuit VTT.
Savournon :
Le terrain de jeu du jour se situe au sud de Savournon où deux crêtes sont visées.
Nous démarrons du centre équestre où nous sommes hébergés. Après un kilomètre de chauffe nous attaquons le col routier de Jubéo pour une mise en jambes.
Nous poursuivons par le col de Revuaire puis le col Devoluy où nous perdons Fred et Jean-Yves en cours de route.
Le pas de Jubéo est tout près mais il n'a pas les caractéristiques d'un col topo. Les pistes sont désormais parfaites pour nous mener au col de la Croix puis au col de la Font Frède.
La piste cède ensuite la place à un bon sentier pour accéder à la Porte Sereine. Là les choses se gâtent car nous allons évoluer sur la crête de la Montagne de St Génis, parfois vertigineuse, pour gagner le pas d'Arzeliers dont la localisation évolue au gré des éditions du catalogue Cent Cols.
Nous sommes récompensés par de magnifiques vues sur les vallées du Buëch et de la Durance au sud et sur le massif des Ecrins au nord. Nous y déjeunons et croisons quelques randonneurs avant de regagner des espaces plus doux entre les cols du Lazer, des Clots, du Colombier et de Bartharasse.
De là notre objectif est de gagner une deuxième crête où le pas de Jaume constitue le morceau de bravoure de la journée. Nous allons y passer près d'une heure pour faire les quelques centaines de mètres d'aller-retour. Ce col ne peut être raisonnablement fait que par beau temps et en groupe.
Le tracé initial, prévu par la crête, s'avère impraticable. Nous faisons donc demi-tour pour nous retrouver au dessus du col de Bartharasse et rejoindre les pas de l'Aup et de Lègue.
Le début de la descente vers Savournon, au milieu d'une belle forêt de hêtres, va se révéler piégeux : le sentier très pentu est rendu glissant par les pluies tombées la semaine précédente. Nous y ferons plusieurs glissades, heureusement sans gravité. C'est avec soulagement que nous retrouvons un chemin puis la route au niveau du col de Faye, le dernier de la journée. Il est temps de rentrer car l'heure du couvre feu est proche.
Montclus :
Nous adaptons le programme en fonction de la météo. Comme quelques pluies sont annoncées pour la matinée, nous choisissons le circuit partant de Montclus, le plus routier du séjour.
Nous partons du village sous quelques gouttes de pluie. Après quelques hectomètres sur la route nous empruntons une piste pour monter au col de l'Aumage. La dénivelée de 535 m sur 8 km avec un sol gras n'est pas de tout repos.
Mais comme au scrabble, ce col compte triple puisque les deux suivants, le col de Serre Larobe et le collet des Michels, se passent en descendant !
Nous revenons sur la route de Serres à Rosans, épine dorsale de cette première partie de randonnée. Nous y franchissons le col de la Saulce avant de bifurquer vers le sud en direction du col du Roure alors qu'il ne pleut plus.
Nous retrouvons la D994 à Ribeyret où nous déjeunons. Il est tôt, à peine midi, mais des bancs et une source en font un lieu accueillant. Un chat vient même quémander sa part du gâteau !
La reprise est dure car le col des Alongs se gagne par une route puis une piste très raides. La descente est tout aussi escarpée pour rejoindre notre route « fil rouge » où nous effectuons un petit aller-retour jusqu'au col de Palluel avant de descendre jusqu'à Moydans.
Nous quittons définitivement la D994 pour aller chercher le collet de Barnou, un petit mur de 300 m qui se passe bien à condition d'avoir le bon braquet.
Nous attaquons ensuite une longue portion de goudron qui nous mène à St André de Rosans où nous allons au Collet en aller retour. Nous continuons vers le col de la Flachière et le lieu dit Les Chabanas où nous obliquons vers le col d'Ubaye, dernière diffuculté du jour. Une surprise nous attend quelques hectomètres après le départ de la piste : une imposante barrière infranchissable entourée de grillage nous interdit le passage. Heureusement, Polo, notre GO, a vu un échappatoire confirmé par le GPS de Patrick : un itinéraire fléché pour le VTT !
La descente offre de belles vues.
Eyvguians :
C'est encore la météo qui guide le choix du circuit. Comme elle est meilleure au sud de notre périmètre, nous optons pour le parcours d'Eyguians.
Les 15 premiers kilomètres sont routiers le long du Buëch. Au Plan nous changeons de direction pour remonter la Méouge dont nous quittons rapidement la vallée pour surplomber ses magnifiques gorges.
La route nous mène tout près du col de Peysson.
Passé le hameau de Barret le Haut nous laissons le goudron pour nous diriger vers le col de la Crousette où un couple de varappeurs se prépare.
Après toute cette partie roulante nous attaquons un sentier pentu pour atteindre le col de Chabre col éponyme de la crête environnante.
Nous sommes soulagés de voir qu'un sentier permet de rallier directement le pas du Lavadour. La liaison vers cet objectif est délicate. Certains passages nécessitent de l'entraide pour faire passer les vélos. Après l 'effort le réconfort : nous y pique-niquons.
Le début d 'après-midi est cool, les cols du Lavadour et de la Dragonière permettant de redescendre sans effort à Ste Colombe.
Le col de Beynaves nous fait face. L'ascension est plaisante mais hors piste sur les 300 derniers mètres nous y arrivons au milieu d'un fouillis laissé par une exploitation forestière toute récente. Un grumier est d'ailleurs en train de charger des troncs.
Une courte descente nous permet de souffler avant d'attaquer le difficile col de St Ange : près de 200 m de dénivellée sur un gros km par un sentier gras. Nous y retrouvons les grimpeurs de ce matin qui en ont terminé avec leur escalade. Nous sommes de nouveau sur la crête de la Montagne de Chabre que nous longeons jusqu'au pas du Chevalet.
De retour au col St Ange il ne nous reste que de la descente hormis quelques « coups de cul ». Nous en profitons pour ramasser au passage le col du Haut Paturle.
Le long faux plat descendant routier d'Orpierre à Eyguians permet de terminer la journée par une belle partie de manivelles !
Serres :
Nous démarrons sous un ciel mi-figue mi-raisin alors que la pluie nocturne a bien mouillé le terrain.
Nous attaquons à froid le col de Saumane : 350 m de dénivelée en 3 km et demi.
Le col de Jardanne est encore pire : 300 m de dénivelée en 1 500 m à gravir sur un sentier ! La descente sur le col du Barret permet de reposer les mollets …
La liaison vers le col Enpesta, pas évidente sur la carte, se révèle assez intuitive sur le terrain avec l'aide du GPS. Par contre l'ascension de ce col est encore un gros morceau car le sentier boueux est particulièrement glissant. La descente n'est pas meilleure : le sentier en dévers est vraiment instable ; nous y laissons de belles traces de glissades ! Notre progression est si lente que nous n'atteignons le collet Girard qu'à midi passé . Nous n'avons parcouru que 12 km durant la matinée !...
Du coup, le déjeuner est vite expédié et nous voilà partis à l'assaut du point haut du jour : le col de Champlat. Le plus dur est désormais derrière nous.
Les cols suivants se passent en roue libre : col des Trousses (où, ayant fait une partie du parcours à venir, Christophe, Enrico et Jean-Yves nous quittent), Bastard et des Tourettes.
Nous poursuivons par un aller-retour au col des Casset accessible par une belle piste avant de redescendre sur Serres.
Comme il n'est pas tard nous poursuivons vers Savournon pour aller chercher en aller-retour les deux petits cols routiers de la Croix et de la Chaumiane.
Veynes :
La météo est enfin au beau fixe et le programme est alléchant : 23 cols au menu du jour !
Nous partons de la gare de Veynes plein est pour prendre la direction de Chateauvieux, paisible hameau au milieu des alpages. Le col de la Selle est tout près.
Le col de Pierrefeu est plus difficile que prévu car il faut passer nettement au dessus du col pour ensuite y redescendre ;
Le pas de la Jarrie est atteint dans la foulée puis un sentier en balcon nous mène au col de Tourette où nous retrouvons Mac Isard monté directement de la vallée.
Après un aller-retour au col (?) des Chenilles, nous poursuivons notre périple par le col de la Glaise.
Parti devant, Mac Isard nous attend au col des Flocardes. Il y fête son 9 900ème col. « 9 900 cols, encore 100 cols et j'entre au club des 10 000 cols» nous affiche-t-il.
Nous cassons la croûte au col de Souchière avant d'atteindre le point culminant du jour au col de la Longeoire à plus de 1 600 m d'altitude. Nous commençons à perdre de l'altitude. Le col Rambaud n'est qu'une formalité mais nous sommes au point délicat du parcours car il n'y a rien pour rejoindre le col de Stève. Nous coupons à travers une belle hêtraie très pentue mais ça passe. Ouf !
Nous allons désormais enfiler les cols comme des perles sur de belles pistes : cols de Gaudissart, de l'Angélus (en aller-retour), de la Chapelle, le Collet (en aller-retour), cols de Berthaud, de la Chaise, de Pallier et de Combe Noire.
Nous évoluons maintenant sur de beaux singles à plat pour aller chercher les cols d'Enserre et de l'Abarjavon, Là, nous décidons de retourner sur nos pas pour se faciliter l'accès au col de Cuberselle. Un bon plan au vu de ce que nous aurions dû remonter avec la trace initiale. La descente sur Veynes est cassante. Seul le dernier kilomètre est plaisant.
La journée s'achève par l'ascension du col routier des Eygaux où Fred s'avère le plus rapide bien qu'handicapé par son vélo en fonte !
Le Villard :
Déjà le dernier parcours du séjour !
Le Villard est un hameau tranquille à l'écart de la route du col de Cabre, un classique de la diagonale Brest Menton. La piste qui mène au col de St André, première difficulté du jour, permet d'avoir de belles vues sur la vallée.
Après une bonne pause nous faisons demi-tour direction le joli col de Montbrand où se trouve un monument à la mémoire des résistants tombés dans les environs.
Après un passage par le col des Bertrands nous nous retrouvons au village de Creyers pour la pause banane autour d'une source. Ça fait toujours plaisir de retrouver un peu de vie. Les parcours VTT montagnards se font en effet souvent sans voir âme qui vive de la journée.
La reprise est routière jusqu'au hameau de Combe Chaude où la route cède la place à une piste qui nous mène au col de Quigouret. Une belle ascension de plus de 300 m en 4 km. Nous déjeunons au col suivant, le col du Tat en nous abritant du vent qui vient de se lever.
L'accès au col des Trois Selles se fait hors sentier à travers une belle forêt de hêtres qui n'est pas sans me rappeler le col des Trois Hêtres dans les PO.
Nous évoluons désormais à découvert sur la crête qui sépare les départements des Hautes Alpes de la Drôme. La vue s'étale à 360 degrés mais le fort vent de face gêne considérablement notre progression et réduit les possibilités de rouler.
Nous faisons une longue incursion dans la Drôme à l'abri du vent pour nous rendre au col de la Mourière avant de revenir sur nos pas.
De retour sur la crête nous enchaînons les cols pédestres des Imbards, de Longue Faut et de Domenge avant de retrouver une piste qui nous mène en roue libre au col du Gaud. Nous échouons à accéder au col de Préchillat par le sud. Peut-être le mauvais choix.
La descente sur le col de la Haute Beaume est parfois boueuse.
Il ne nous reste plus qu'à donner un dernier coup de collier pour atteindre l'ultime col du séjour. Pas n'importe lequel, le col des Perrons, le 2 000ème de Fred !
Jean-Yves devra de son côté aller chercher le col du Pignon pour atteindre aussi les 2 000 cols.
Une belle conclusion pour un séjour réussi avec une fenêtre météo favorable.