Brest Strasbourg : à la conquête de l'est

Cette nouvelle diagonale va se faire en trio avec David et Philippe, une première pour moi. C'est David qui a tracé le parcours car c'est pour lui une reconnaissance avant Paris Brest Paris.

Alors que la France crève de chaud, nous avons froid en débarquant à Brest.

emballage du vélo
Le vélo est bien arrivé dans son emballage maison

Brest Fougères : Bretagne

Le départ est matinal à 5h. Comme nous sommes un dimanche matin, la ville est parsemée de fêtards alcoolisés.

Le temps est nuageux, le jour se lève donc plus tard d'autant que l'on est à la pointe ouest de la métropole.

Les premiers kilomètres sont très accidentés avec notamment un raccourci avant Landernau qui nous vaut quelques hectomètres à 15%.

Sizun
David et Philippe à Sizun

La carte postale envoyée à Sizun, nous attaquons le roc Trévezel toujours facile en début de parcours . Nous faisons un petit crochet pour aller chercher le col de Trédudon puis un second pour le BPF de Huelgoat où nous petit-déjeunons.

au col du Trédudon
Avec David, l'autre centcoliste du trio, au col du Trédudon

A la sortie du bourg nous rencontrons un cyclo qui fait Landernau Lorient. Nous ferons quelques kilomètres avec lui avant que nos routes se séparent.

Carhaix permet de faire un arrêt technique. J'en profite pour montrer à David le lieu du contrôle PBP.

Nous sommes au cœur de la Bretagne. A midi, une cyclote nous interpelle à Ploeuc : « Les voilà ! » Il s'agit de Marie France qui est venue à notre rencontre avec Francis en tant que Saristes (membre du Service Accompagnement Routier) de Lamballe. Nous passerons une paire d'heure avec eux, déjeuner pris sur le pouce compris. Merci à eux.

Le trio avec Marie-France
Le trio avec Marie France au second plan
(photo Michel S de Lamballe)

Moncontour
Moncontour

Quelques vallonnements dont la célèbre côte de Bécherel nous mènent à Sens de Bretagne où nous contrôlons dans un bar tabac. L'ambiance est chaude en cette fin d'après-midi !

La patronne de l'établissement va nous gratifier du bon mot de cette diagonale : lorsque David lui demande si elle a un tampon, elle lui répond : « non, je n'ai pas mes règles » avant d'aller le chercher ! Fou rire assuré une fois la surprise passée.

Fougères Etampes : Perche et Beauce

C'est lundi matin et les rares boulangeries que nous voyons sont toutes fermées. Au bout d'une soixantaine de kilomètres l'estomac se rapproche dangereusement des talons. Heureusement, David a prévu un arrêt chez Bernard, son beau-père. Bernard est pour nous St Bernard en ce jour de diète ! Son flan est avalé prestement ainsi que la brioche qui l'accompagne !

David, Philippe et Bernard
Philippe, David et Bernard ; le flan ne va pas résister longtemps à notre apétit !

C'est l'estomac lesté que nous repartons affronter les reliefs du Perche : les côtes succèdent aux descentes et inversement ! L'arrêt méridien à Bellème dans un restaurant asiatique qui nous sert rapidement est le bienvenu.

Ce n'est qu'une vingtaine de kilomètres après le BPF de Nogent le Rotrou que le relief s'atténue. Nous sommes désormais dans la Beauce. Nous organisons des relais . Chacun fait sa part de travail pour rallier au plus tôt Etampes.

arrêt boulangerie
Arrêt boulangerie à Dammarie

Etampes Coussey : entre Seine et Champagne

Le relief de cette étape est plat sur les deux cents premiers kilomètres où nous remontons gentiment la Seine puis l'Aube. Malheureusement un bon vent contraire nous oblige à nous employer pour progresser sans trop perdre de temps sur la feuille de route. Là encore une bonne entente permet une progression régulière.

Sortis de la vallée de l'Aube la platitude laisse la place à de petits vallonnements qui s'intensifient au fur et à mesure de note avancée.

Chavanges
Chavanges

Le contrôle de Monter en Der est le bienvenu. Nous y retrouvons l'oncle de David, ce dernier étant originaire de la région.

La fin d'étape va être difficile : une dénivelée conséquente et l'accumulation des kilomètres depuis ce matin comme depuis Brest en est la cause. Nous prenons du retard sur l'horaire prévu. Nous contactons l'hôtelier qui nous rassure : nous pourrons quand même dîner.

Lors de la longue montée entre Joinville et Grand David est aux anges car il adore rouler ainsi le soir au calme sans voitures. Soudain, de gros bruits d'avions viennent troubler la tranquilité des lieux. David nous expliquent que ce sont des rafales de la BA 113 de St Dizier qui s'entraînent au combat aérien. On voit effectivement furtivement leurs reflets luisants dans le ciel de cette fin de journée.

Après Grand, au sommet de l'ultime côte, Philippe est déséquilibré et tombe sur mon vélo. Mon sang ne fait qu'un tour à la vue du dérailleur dans les rayons. Le spectre de l'abandon plane même quelques instants. Philippe redresse « à la mano » le dérailleur. Je peux rouler mais les quatre gros pignons sont inutilisables. Ce n'est pas grave pour ce soir mais plus problématique pour demain.

Je contacte Christophe qui doit rouler avec nous demain à partir de Lunéville. Il joue le Sariste sans le savoir en me donnant les coordonnées d'un vélociste de cette ville. Il nous y devancera pour les prévenir. Je peux ainsi dormir tranquille.

Coussey Strasbourg : Lorraine et Alsace

Le BPF de Domrémy la Pucelle est visité après seulement cinq kilomètres.

basilique de Domrémy la Pucelle
La basilique de Domrémy la Pucelle

Nous roulons désormais au cœur de la Lorraine profonde jusqu'à Lunéville avec encore du vent contraire. J'ai toujours trois pignons HS mais je peux heureusement utiliser l'avant dernier dans les côtes même s'il « gratte ».

Christophe est au rendez-vous et quelque minutes plus tard mon vélo est sur le pied d'atelier. Durant la réparation Francine et Alain saristes de Dieuze contactent David car ils souhaitent venir à notre rencontre.

Nous les retrouvons à St Quirin, joli village avec son clocher à bulbe où nous déjeunons en début d'après-midi.

St Quirin
St Quirin

St Quirin
Moment de détente à St Quirin avec Alain avant d'en terminer
(photo Tophe)

Le but n'est plus très loin mais il reste encore à franchir les Vosges. Nous n'avons pas choisi le plus simple en passant par Dabo, mais que ne ferait-on pas pour faire tamponner un BPF BCN à 900 km de la maison !

La côte qui suit Sitifort permet à Alain de placer un bon mot : « si ti fort, ti la monte vite ! ».

La longue mais peu pentue montée du col de Valsberg sur laquelle est situé Dabo, éparpille le groupe.

au col de Valsberg
Trio de cencolistes au col de Valsberg : David, Tophe et votre serviteur

Il ne reste plus qu'à descendre sur Strasbourg où nous attend Jocelyne. Merci à vous amis saristes.

arrivée à Strasbourg
L'équipe est au complet à l'arrivée !

Cette diagonale, avec le parcours choisi (1 095 km pour 10 000 m de D+) et le vent contraire les deux derniers jours, est plus exigeante que je ne pensais. Le jour de repos à Strasbourg avant de repartir vers Perpignan sera le bienvenu !

Etude de parcours Gilbert JACCON : cliquer ici